segunda-feira, 20 de julho de 2015

"The days that we have seen."

Ao rever, uma vez mais, ainda uma vez mais, os planos iniciais de Badaladas da Meia-Noite, e ao ouvir de novo as palavras de Master Shallow - "The days that we have seen" - para Falstaff, e a réplica deste - "We've heard the chimes at midnight", veio-me à ideia um dia, algures na segunda metade da década de 70, em que eu e um colega de Filosofia, o Marcello, nos sentámos na relva (na altura ainda se lhe podia chamar relva), encostados a uma árvore, junto ao ironicamente chamado Pavilhão Novo, na Faculdade de Letras, cada um com a sua cerveja na mão, e o Marcello me disse: "um dia, quando formos velhos, hei-de lembrar-me de estar aqui sentado consigo [o tratamento por "você" não era snobismo, devia-se, sim, ao facto de o Marcello ser brasileiro], a beber uma cerveja, e a dizer como o Pablo Neruda, 'confesso que vivi'." É verdade, Marcello, "the days that we have seen..."

quinta-feira, 16 de julho de 2015

Quando há uns vinte e tal anos escrevi estes versos

que encerram a "Meditação I" de Seduções do infante foi sob o impulso e a memória deste plano no início de Citizen Kane: "O halo dilui-se em torno do Senhor/ da Serra, a neve dança sobre a casa/ na campânula, presa nas mãos do infante." Ainda a propósito de Citizen Kane, e destes planos iniciais, escreveu André Bazin: "essa inclinação recorrente pele neve, característica de uma fantasia infantil (as bolas de neve em Les enfants terribles, de Jean-Pierre Melville). A nostalgia da neve está associada às nossas primeiras brincadeiras (a que provavelmente deveríamos acrescentar um simbolismo específico da neve, cuja alvura ameaçada, promessa de lama, convém particularmente à inocência culpada da infância)". [negrito meu, e acrescento: Touché!]

quarta-feira, 15 de julho de 2015

Um "Twin Peaks" à francesa?

De qualquer modo, um filme hilariante, considerado pela redacção dos Cahiers du Cinéma o melhor filme do ano. Tem vindo a ser exibido num canal por cabo. Aqui fica o que,a propósito dele, escreveu Stéphane Delorme, director dos Cahiers:"Parfois, devant un film, les seuls mots qui viennent à l’esprit sont : « c’est pas possible ». La dernière fois c’était devant Holy Motors de Leos Carax. Maintenant il y a P’tit Quinquin. Non, ce n’est pas possible qu’un cinéaste aussi sérieux que Bruno Dumont réalise le film le plus drôle depuis des années. Pas possible qu’un cinéaste accomplisse son œuvre en changeant totalement de registre, comme s’il suffisait de ce pas de côté pour que tout passe à un niveau supérieur – on rêve soudain de voir un film comique de Bergman, d’Antonioni, de Dreyer, de Tarkovski. Pas possible de faire rire à ce point de personnages ancrés dans la France profonde sans que cela passe pour une moquerie mal placée – mais le cinéaste l’a dit à Cannes, où le film était montré à la Quinzaine : « Riez de bon cœur ! » Pas possible que ce cinéma souvent mutique engendre un texte si fou et surréaliste qu’on s’en souvient par cœur. Pas possible que le meilleur acteur comique jamais vu sur cette planète soit un inconnu du nom de Bernard Pruvost, encore jardinier il y a quelques mois, qui multiplie les instants de jeu de son plein gré ou à son corps défendant, sans qu’on puisse départager l’un de l’autre. C’est n’importe quoi, ce n’est pas possible, et c’est tout ce qu’on veut. P’tit Quinquin est une bombe, pas seulement par son comique explosif, irrésistible, mais parce qu’il dynamite toute posture d’auteur, ridiculise tous les roitelets gérant leur fonds de commerce, toutes les fausses audaces et les timidités feintes que l’on s’empresse de porter aux nues. P’tit Quinquin est un geste radical, définitif, par un cinéaste qui sait qu’il n’a plus rien à prouver. Quelle confiance en soi il faut pour s’aventurer dans pareil projet ! Bravo à Arte d’avoir suivi le cinéaste dans un pari si excentrique. P’tit Quinquin est une série de 3 h 20 à découvrir en quatre épisodes à la télévision, mais, bémol, on aurait aimé que la version cinéma (seule différence : le format Cinémascope) sorte dans la foulée, tant l’expérience de le voir d’une traite, au milieu des rires du public, a été le plus beau souvenir du dernier Festival de Cannes. Il y a un an tout juste, les Cahiers faisaient la couverture sur une autre série audacieuse, Platane d’Éric Judor, portée cette fois par Canal + : pourvu que la télévision continue à donner naissance à des projets aussi farfelus. Plus encore, on voit à quel point le cinéma français dans son ensemble, souvent enclin à l’académisme, est aussi le terreau des projets les plus invraisemblables. Il est probable que pour la troisième année de suite le meilleur film de l’année pour la rédaction soit un film français, après Holy Motors et L’Inconnu du lac. On voit mal qui pourrait détrôner c’t hallucinant P’tit Quinquin. Quant à Bruno Dumont, après avoir tenté et réussi l’an passé son premier film « avec star », Camille Claudel 1915, il semble avoir découvert un nouveau continent, et son prochain film sera encore une comédie. Dans P’tit Quinquin il garde son sens inouï du cadre, du paysage, ces raccords regard à tomber par terre, et son attention merveilleuse aux comédiens. Et il s’est débarrassé d’un certain volontarisme qui pouvait plomber ses films en appuyant ou soulignant trop : il avait besoin de légèreté. Mais au fond rien n’a changé : comme ses autres films la série se dirige vers un tragique (de plus en plus apaisé) qui replace l’humanité dans le monde et affronte ­l’absurdité du mal. Il est aujourd’hui notre seul cinéaste métaphysique. Même Brisseau ou Guiraudie replient leurs récits vers les rapports humains. Chez Dumont il y a toujours un moment où le visage est ouvert : il est une promesse de paysage. Et l’homme ne peut faire signe que vers la terre. D’où cette figure désarmante, la plus belle de son cinéma, où un personnage regarde le monde devant lui. La caméra montre ensuite ce qu’il voit dans un point de vue subjectif qui dit la beauté du monde, le mystère du monde, mais aussi la beauté et le mystère de ce regard. Dans les trois derniers plans de P’tit Quinquin, deux visages regardent tour à tour dans la même direction et on ne sait plus qui des deux regarde ce que l’on voit. Peu importe ils regardent ensemble, et nous avec eux. Ce n’est pas possible, on y est, on le voit, on est « au cœur du mal », c’est-à-dire nulle part, et n’importe où sur la Terre."